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 izaak | don't wanna talk on this late night

Moira O'Donnell
Moira O'Donnell
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homo sensorium


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izaak | don't wanna talk on this late night Empty18.07.18 10:05

Ces dernières semaines avaient été pour le moins éprouvantes d'un point de vue météorologique. Et sommeil. Et transports en commun. Et travail. Et, d'accord, peut-être que Moira versait dans les complaintes et le mélodramatique un peu trop facilement mais cette vague de chaleur n'en finissait pas de noyer Londres et elle avec. Pour un peu, elle aurait presque fermé boutique, fait ses valises et rejoint Taika ou Hannah. Sa vie pour un peu de fraîcheur, vraiment. Et c'était pour ça, uniquement pour ça qu'elle tournait et retournait dans son lit si tard, qu'elle avait abandonné son bouquin au milieu du tas que formaient ses draps au pied du lit depuis des semaines. La chaleur étouffante, seule raison. Aucun rapport avec l'enterrement auquel elle avait assisté l'après-midi même à Varsovie, bien sûr que non – bien sûr que si.

Ils étaient tous venus, absolument tous. N'avaient pas vraiment eu le choix. Laisser Izaak seul ne leur avait même pas traversé l'esprit, pas un seul n'avait hésité, malgré le décalage horaire et les obligations personnelles. Ils ne pouvaient le laisser seul – parce qu'ils n'étaient plus seuls, plus vraiment. Toutefois Moira n'avait pas imaginé que l'événement, si triste qu'il fut, avait le potentiel de la perturber au point de l'empêcher de trouver le sommeil. Le deuil ne lui était pas étranger, la souffrance non plus et si celle d'Izaak était légèrement différente que la douleur qui l'avait ravagée à la disparition de sa mère, elle la comprenait aussi bien. Un peu trop même, la faute au lien si unique qui les unissait tous. Elle n'avait pas besoin d'imaginer, pas besoin non plus de feindre la compassion qui accompagnait habituellement les condoléances des proches et des moins proches. Elle l'avait sentie avec autant de puissance que si elle l'avait vécu, elle. Comme si Kasia était sa propre sœur d'adoption, de choix. De cœur. Le cœur, ce mystère dérangeant qui finissait toujours par se dresser sur sa route. Un problème dont il était difficile de se défaire.

Un soupir lui échappa, réaction spontanée à l'irritant deux heures vingt-six qu'affichait son portable. Le réveil s'annonçait déjà difficile mais elle se redressa, appuyée contre la tête de lit, un vague sourire aux lèvres, consciente de la présence d'Izaak avant même de le voir. « Il est un peu tard pour une visite, tu ne crois pas ? » lâcha-t-elle, sans l'habituel sarcasme. Elle aurait pu le rassurer, lui dire que ce n'était pas grave, qu'elle était là si il en avait besoin, qu'il pouvait parler si il le désirait. Elle aurait pu, oui, si elle avait été quelqu'un d'autre. Alex, peut-être. Taika, certainement. Ça n'empêchait pas les sentiments, évidemment, mais Moira n'avait jamais été très douée pour se faire comprendre sur ce plan-là. Elle n'en avait plus vraiment besoin à présent de toute manière.
Izaak Baranowski
Izaak Baranowski
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izaak | don't wanna talk on this late night Empty30.07.18 17:34

Visage fermé. Mâchoire crispée. Poings serrés. Rien ne transparaît sur le visage d'Izaak. Rien. Ou peut-être simplement une colère sourde mais pas de tristesse. Pas de douleur. Pas à ce moment-là. Pourtant il n'y a pas grand monde autour du trou dans lequel Kasia va bientôt être enterrée. Il y a lui, il y quelques connaissances qui appréciaient Kasia et qu'elle appréciait en retour, et c'est tout. Physiquement en tout cas, il n'y a qu'eux. Izaac, lui, voit davantage de monde, sent davantage de monde à ses côtés. Est-ce pour cela qu'il ne laisse rien paraître et qu'il se refuse à laisser la moindre émotion sortir ? Non, parce que devant son Cluster, il n'a pas la moindre appréhension quant à montrer ses émotions. La preuve en est qu'il a pleuré comme il n'avait plus pleuré depuis des années devant eux quand Kasia est morte dans ses bras. Mais pas de larmes aujourd'hui. Hors de question. On lui a trop répété (son grand-père) que montrer les émotions en public était un signe de faiblesse et les quelques personnes qui sont présentes pour l'enterrement de Kasia ne doivent pas le voir. Ne doivent rien voir. Alors, quand il se penche pour récupérer un peu de terre dans sa main, il ne montre rien. Pas plus qu'il ne montre quoi que ce soit quand il jette la dite terre sur le cercueil qui vient d'être déposé dans le fond de ce trou qui donne la nausée à Izaak. Et bientôt les quelques personnes présentes font de même avant de lui présenter des condoléances qui sonnent faux aux oreilles d'Izaak et de mettre les voiles le laissant face ce qu'il reste désormais de sa sœur de cœur. Presque seul puisqu'ils sont encore là. Il ne les regarde pas. Il n'ose pas. En vérité... En vérité, les regarder lui est impossible parce qu'il craint ce qu'il va voir sur leurs visages : sa propre tristesse et il n'est pas capable d'y faire face.

Pas encore.

Et quand il se retrouve au milieu de la nuit, alors qu'il est incapable de dormir, alors que cela fait des jours qu'il ne dort que quelques minutes par nuit, incapable de trouver réellement le sommeil depuis qu'il a senti le corps de Kasia cesser de bouger sous ses doigts, assis au bord du lit de Moira, il n'est pas plus certain d'être capable de faire face à son chagrin, à cette douleur qui étreint son cœur et qu'il ne sait en réalité pas comment gérer.

« Je me rends pas compte. Je dors plus vraiment. » qu'il explique à Moira quand elle lui dit qu'il est tard pour une visite. Il laisse échapper un soupir avant de venir s'asseoir à côté d'elle et s'appuyer à son tour contre la tête de lit, sans demander la permission. Pourquoi le ferait-il ? Depuis le début de cette histoire, chacun s'invite quand bon lui semble sans vraiment le chercher et chacun fait avec. Et là, en cet instant, il a envie de s'installer là, près d'elle. Sans doute parce qu'il a son geste en tête, cette main posée sur son épaule, cette main qui a réussi à le maintenir à moitié dans la réalité quand Kasia est morte, cette main qui en fait lui a évité de perdre totalement la tête quand Kasia a poussé son dernier souffle. « Je sais pas... » Il fronce les sourcils et ses poings se serrent sur ses cuisses. « Je sais pas comment... » mais la voix se meurt et il n'ajoute rien. Il laisse échapper un autre soupir. « Merci d'être venue aujourd'hui. Merci pour elle. »

C'est bien la seule chose qu'il soit capable de dire avec sincérité en cet instant. Et c'est sans doute mieux que rien pour un type qui n'a pas l'habitude de parler de ce qu'il ressent. Il parvient quand même à exprimer sa gratitude.

Moira O'Donnell
Moira O'Donnell
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izaak | don't wanna talk on this late night Empty09.08.18 21:14

Elle s'était faite à cet air un peu mystérieux, cette mine stoïque qu'Izaak affichait la plupart du temps, digne des héros de thriller dont elle avait raffolé, adolescente. Moira n'était elle-même pas la personne la plus expressive du coin, pour peu qu'elle fût dans un mauvais jour ou en mauvaise compagnie. Izaak, en revanche, c'était une autre histoire. Une histoire qu'elle n'avait pas tant de mal à lire, finalement. Ce lien mental était décidément bien utile parfois. Ce soir, surtout. Le chagrin, le vide qui suivait la perte d'un être aimé, le calme sec, impuissant qui allait avec, Moira ne connaissait que trop bien et elle n'avait même pas besoin d'imaginer ce qu'il traversait. N'avait même pas besoin de prétendre qu'elle pouvait compatir ni même mesurer la profondeur de sa peine. Elle était là, tout près, au bord du même précipice douloureux. « Je sais, oui. Et ça se voit » lâcha-t-elle, un peu brusque. Le tact n'était définitivement pas l'un de ses talents et si elle était prudente avec la plupart des gens, elle ne s'embarrassait pas de la moindre délicatesse lorsqu'il s'agissait des membres de sa cluster. L'honnêteté avec eux, toujours, sans grande prudence d'ailleurs. Cela finirait par lui jouer des tours, un de ces jours. Probablement pas aujourd'hui ceci dit.

Elle baissa les yeux sur les deux poings serrés qui reposaient sur les cuisses de leur propriétaire, des poings si serrés qu'ils en paraissaient douloureux. Une souffrance dérisoire face au désarroi que la mort de Kasia lui inspirait ─ leur inspirait à tous, probablement. Sans un mot d'abord, Moira posa une main sur celles d'Izaak, écho délicat à cette funeste journée. Le contact avec l'autre, verbal ou physique, avait toujours été particulièrement compliqué et l'arrivée de six personnes dans sa tête n'avait rien changé. Du moins c'était ce qu'elle avait cru, au début, et même si elle évitait soigneusement d'y penser, Moira savait pertinemment que leur présence l'avait adoucie d'une certaine manière. « On ne t'aurait pas laissé vivre ça seul. On te laissera pas » ajouta-t-elle après une seconde d'hésitation. L'aveu était lourd sur sa langue, presque déplacé. Les grands discours optimistes, débordants d'affection n'étaient pas vraiment son domaine et ce n'était probablement pas pour ça qu'il était là. Elle soupira, les yeux rivés sur leurs mains, un rien perturbée. La fatigue sûrement, la chaleur aussi, et cet enterrement, merveilleux mélange qui mettait ses nerfs à rude épreuve. « Je sais pas comment on tourne la page » L'écho, encore. « On le fait jamais, pas vraiment. On arrache la page et on l'accroche au mur, et on la regarde tous les jours, on finit par connaître les mots par cœur et on récite plus qu'on ne les lit » Stupide métaphore sans doute. Elle passait bien trop de temps le nez dans ses livres. « Faire son deuil, c'est pas passer à autre chose. C'est s'habituer à la douleur et à l'absence aussi, et c'est... ça craint » Conclusion éloquente, digne de l'adolescente furieuse qu'elle était à quinze ans. Elle esquissa un sourire, réaction bête, instinctive, réaction qu'elle adoptait toujours dans les moments les plus inopportuns, et elle se redressa, lui glissant un regard curieux. « Tu aurais peut-être dû aller voir Taika. Ce garçon respire la joie de vivre, il ferait sourire n'importe qui, n'importe quand. Il projetterait certainement pas ses propres traumas sur toi, surtout pas aujourd'hui. Je suis désolée » D'être une idiote indélicate, de l'avoir noyée sous plus de mots qu'ils n'en avaient jamais échangé en deux ans, d'être incapable de lui présenter la moindre solution. De ne toujours pas savoir, après quinze ans, comment gérer le deuil. Le sien, celui des autres, celui d'Izaak surtout, même combat.
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