ROXANNE - Take me home where I belong.

en un minimum de 500 mots, racontez ici l'histoire de votre personnage. vous êtes libre d'ajouter des images et de mettre le tout en page comme vous le souhaitez, tant que cela ne déforme pas le forum. il peut s'agir d'un biographie du personnage, d'une série d'anecdotes ou d'un premier rp que vous posterez ensuite sur le forum, le choix est vôtre.

Je n’ai jamais vraiment su où était ma place. Et je ne sais pas exactement depuis quand ce soupçon s'est enraciné au beau milieu de mes neurones, mais j’ai perpétuellement ce même sentiment qui s’immisce dans mes pensées, me bouffant de l'intérieur. Je crois que tout le monde l'a un jour ressenti, pourtant, je ne parviens pas à m'en détacher. Il m'obsède, enfonce ses griffes dans ma peau, m'engloutit dans une incertitude sans fin. Il me manque quelque chose. Il y a un vide abyssal dans mes entrailles, un désir insatiable, un besoin indéfinissable qui me ronge de l’intérieur. Malgré mes airs sûrs de moi, je ne pourrais être plus incertaine quant à la direction que je suis censée prendre. Où aller, que faire de ma vie ? Car je vois des choses, je rêve d’endroits lointains, de vies que je n’ai pas vécues, je dessine des visages que je pourrais jurer connaître, même si je ne les ai jamais croisés. Je suis perdue.
C’est étrange, je sais. Mais je me dis que c’est normal de s’imaginer des choses, lorsqu’il faut tenir le coup. Mon cerveau me joue des tours. C’est tout. Les dérapages nerveux, c’est une affaire de famille après tout. Je ne pourrais de toute façon pas poser les mots sur mes pensées, ça n’a jamais été mon fort. Je préfère repousser ce qui se cache en moi, empaqueter tous ces fantômes qui me suivent comme mon ombre dans un sac de béton et l’envoyer valser dans le coin de mon esprit. En espérant bêtement que tout ça finisse par disparaître.
Oh...avant, c’était plus facile. Naël, lui, a toujours su lire derrière ce rire insouciant. Lui, savait. Et croiser son regard compatissant a toujours suffit pour apaiser mes peines, les alléger, les métamorphoser en un tourbillon de plumes qui me serviraient plus tard pour mieux m’envoler. Mais il n’est plus là. Et je me sens encore plus seule qu’avant. Pourtant, pas question de montrer quoi que ce soit. Il y a Rohan. Lui aussi a perdu un grand frère. Et malheureusement, je ne pourrai jamais le remplacer totalement. Oh, nombreux sont ceux qui ne connaissent pas l’histoire, et moi même il m’arrive de mélanger les choses, les embellir pour mieux digérer. C’est plus facile lorsqu’il s’agit de tourner la page. On prend la version qui nous convient le mieux. Personne n'a envie de salir l’image de l’idole protecteur, ce n’est pas ce qu’il y a de plus sain mentalement non plus.
Et à l'extérieur, on reste la même. On profite des plaisirs simples même si tout a un goût amer depuis bien trop longtemps, on se noie dans le son hypocrite de son propre rire. On lâche les mêmes remarques sarcastiques qui nous donnent juste envie de pleurer. On ignore sans jamais réellement oublier.
Il y a de quoi se dégoûter. Il y a de quoi gerber face à ce sourire exercé à la perfection afin qu’il soit le plus inchangé possible. Si bien qu’il l’en est presque devenu sincère. Ma vie est une constante pièce de théâtre où Nathanaël, l’être qui a pourtant le plus compté pour moi, n’a jamais existé. Et j’y joue comme si de rien était.
J’aimerais pouvoir vous dire que c’est uniquement pour Rohan. Que je souris pour lui. Mais je n’en suis plus si sûre. C’est devenu plus facile pour moi que d’affronter la réalité. Alors que lui, ne parviendra jamais à tourner la page comme je le fais. Et je me demande si mon coup d’actrice ne lui fait pas bien plus de mal que je ne le crois. Peut-être que là aussi, je détourne le regard, incapable de faire face à ses blessures ouvertes.