ROXANNE - Take me home where I belong.

• 25 ans ▬ Toronto  ▬ Belge ▬ Hétérosexuelle ▬ Cisgenre ▬ Célibataire ▬ Étudiante en médecine •

Roxanne Verhaghe est née le 12 février 1993, à Louvain en Belgique, fille d’un chef de la surveillance des assurances et d’une violoncelliste sans renommée. Elle était leur deuxième enfant à voir le monde, son frère aîné, Nathanaël, étant déjà âgé de cinq ans à sa naissance. La jeune fillette a passé son enfance bercée par le son envoutant de The Swan ou par les suites pour violoncelle de Bach ou encore la Sonate n° 1 de Brahms en mi mineur. Mais plus que tout, par les rires et les acclamations de son frère en la voyant inventer ses premières chorégraphies de danse, en la voyant s’essayer également au chant, au cinéma dramatique - du haut de ses six ans, précisons-le - et même au football. En cours de route, une troisième voix est venue se mêler au trio, celle de Rohan, dont elle se rappellera bien plus du regard curieux et de ses grands yeux bleus écarquillés, que de ses rares interventions vocales.
Pourtant, alors que la famille s’agrandissait, il restait encore un absent. Un père qui ne rentrait que rarement et disparaissait bien trop souvent. Bali, Singapour, Washington et j’en passe. Mais ce n’était pas bien grave. Les disputes entre Papa et Maman n’importaient que peu, car le grand frère, lui, était toujours présent pour provoquer le sourire. Naël, de ses airs quelques peu arrogant, de sa manière qu’il avait de raconter les histoires que l’on savait impossible si bien qu’on finissait par y croire malgré soi, de sa capacité à lire dans le regard d’un homme et d’y déceler tous ses secrets, ne pouvait que se retrouver profondément ancré dans les esprits même des simples passants de sa vie.
Alors, lorsque les signes devinrent inquiétants, lorsque ses mots eurent de plus en plus de peine à couler sur sa langue comme ils le faisaient habituellement, lorsqu’il commença brutalement à devenir agressif, à se replier sur lui-même, quand tous ses gestes commencèrent à être retardés, et quand la première crise d’épilepsie se produit, le monde sembla brusquement changer radicalement de forme. Les nuages n’avaient plus rien de ce pays imaginaire aux formes douces et cotonneuses, ils n’étaient que voiles grisâtres baignant les jolies maisons de brique de Bruges au teint habituellement si vif dans une ambiance menaçante. Le vent ne s’engouffrait plus dans les vêtements pour emporter les jeunes filles et leurs parapluies loin dans le ciel, non, il n’était plus que violence et colère, n’aspirant qu’à déraciner les plaines de champs de maïs. Quant à la lune, elle ne faisait plus qu’emprisonner les pensées dans son éclat fantomatique, la mer du nord et le chant de ses vagues se métamorphosait en son si hypnotique à en devenir fou.
Pourtant, étrangement, la vie continuait. La fin du monde n’arrivait pas et c’était à croire que l’on pouvait effectivement vivre dans un monde où les vagues, la lune, le vent et les nuages n’étaient que facteurs de souffrance. Alors que Naël sombrait peu à peu, ne devenait plus que l’ombre de lui-même, les sourires réapparaissaient tout de même à nouveau sur les lèvres de Roxanne. Si chaque matin, chaque soir et chaque nuit, elle devait faire face à la frustration et au désespoir de ses parents, aux humeurs de son frère battant au rythme d’une horloge déréglée et à la mine déroutée de Rohan, tous les éléments dont la perception avait été chamboulée ne lui semblaient plus indispensables.
C'est durant cette période qu'elle commença à penser que cette situation pourrait durer éternellement, mais un jour, l’état du malade s’empira radicalement, et Nathanaël n’était plus là. Il n’était pas mort de la maladie en elle-même, mais de l’affaiblissement de son organisme suite à la dégénération de ses neurones. Le 2 juin 2014. Et encore une fois, le temps continuait à s’écouler. Aucune montre n’a interrompu son tictac, si ce ne sont les machines rattachées à son coeur muet.

• pseudo  ▬ nature du lien
Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P. Rupilium potuit consulem efficere, fratrem eius L. non potuit. Quod si etiam possis quidvis deferre ad alterum, videndum est tamen, quid ille possit sustinere.